Melina et Marianne MOUSSALLI
Ces deux jeunes femmes libanaises ont eu l'idée de concevoir une poupée toute simple, en drap blanc, brodée et cousue par des femmes dans les tristement célèbres camps de réfugiés de Beyrouth.
Chaque poupée est brodée par une femme qui lui donne son nom ou le nom d'un de ses proches. Et lorsque vous achetez l'une d'entre elles, dans une petite poche à l'arrière, vous trouvez un carton décrivant l'histoire brodée sur la poupée, par qui elle a été dessinée (souvent un enfant) et c'est à cet enfant et cette femme qu'ira l'argent versé.
Cette personnalisation de l'aide est une idée brillante. Le concept de pouvoir directement aider une personne qui raconte son histoire est génial. Et ce n'est pas simplement l'aide matérielle qui compte, c'est aussi la possibilité donnée à ces femmes de travailler, d'avoir une vraie activité, car le désoeuvrement est si douloureux. C'est aussi un moyen de les mettre en valeur, de leur faire prendre conscience qu'elles sont capables de très belles choses.
Et puis c'est aussi un moyen de faire sortir de terribles histoires du coeur des enfants. Par exemple, cette petite fille qui dessine des poissons pour la poupée que sa maman va broder et coudre : elle a très peur de prendre le bateau pour émigrer, de tomber à la mer et d'être mangée par des poissons. Faire sortir cette histoire permet de la dompter, de dissiper les peurs, ne serait-ce qu'un petit peu.
Si vous parlez arabe ou anglais, ou que voulez voir ces femmes en action, regardez ce film très émouvant.
Allez visiter le site de l'association créée par Melina et Marianne qui s'appelle "The Ana Collection", et achetez une poupée. Vous pouvez aussi suivre leurs aventures sur Instagram.
Photographie via The Ana Collection
Patricia Maquaire